jeudi 7 avril 2011

"Je est un juif", "Le bal des baleines" de Charles Dobzynski

Le lire et le Dire a reçu dans son studio Charles Dobzynski, à l’occasion de la parution de ses ouvrages « Je est un juif, roman » aux  éditions Orizons et « le bal des baleines et autres fictions » toujours aux éditions Orizons.

La guerre, les rencontres avec Aragon, Paul Éluard, Elsa Triolet, le besoin de poésie…
En compagnie du poète, le temps passe vite, il a toujours une anecdote amusante à nous raconter pour notre plus grand plaisir…

Charles Dobzynski © C.Moutiez



 « Je est un juif, roman » éd. Orizons, 2011


« On ne naît pas juif, on le devient », c’est ce que tente d’élucider Charles Dobzynski dans ce singulier roman en vers. Poésie narrative ? Sans doute, mais dans son architecture de séquences et de vers brefs, c’est le lyrisme existentiel qui a la force d’une lame de fond. » Mots de l’éditeur




L’auteur


Charles a publié une quarantaine de recueils de poésies, des romans, parmi lesquels on peut citer :

  • Un Cantique pour Massada, Europe poésie, 1976
  • La vie est un orchestre, Belfond, 1988, prix Max Jacob 1992
  • Gestuaire des sports, éd. Le Temps des cerises, 2006
  • J’ai failli la perdre, éd. de la Différence, 2010


Il naît en Pologne, mais sa famille émigre en France lorsqu'il est à peine âgé d'un an. Il échappe de justesse à la déportation pendant la Seconde Guerre mondiale, mais sa famille doit se cacher. Sa mère l'incite à la lecture très jeune. Il dirige un temps une entreprise de textile.

Poète précoce, il publie son premier poème en 1944 dans un journal de jeunes issu de la Résistance. Fin 1949, Paul Éluard présente ses premiers poèmes dans Les Lettres françaises. Sur proposition d’Aragon il entre à la rédaction du quotidien Ce soir. Aragon et Elsa Triolet préfacent deux de ses recueils. Son œuvre est imprégnée par ses trois passions : l'astronautique, le cinéma et la poésie.

Il est de ceux qui ont compté aux Lettres françaises et à Action poétique. Il collabore à de nombreuses autres revues et traduit Rainer Maria Rilke. Par ailleurs, il appartient à l'équipe de direction de la revue Europe dès le début des années 1970, aux côtés de Pierre Abraham et de Pierre Gamarra.

Il côtoie également Tristan Tzara et le lettrisme (Groupe lettriste) dont il est exclu pour avoir écrit un poème non-conforme aux canons dictés par Isidore Isou. Il exerce également longtemps l'activité de journaliste et de critique de cinéma sous le pseudonyme de Michel Capdenac.

Son Anthologie de Poésie Yiddish a connu un succès remarquable, le tirage des trois éditions ayant dépassé les 20 000 exemplaires. La bourse Goncourt de poésie a été attribuée à Charles Dobzynski en 2005 pour l'ensemble de son œuvre. Il est Chevalier des Arts et Lettres, membre de l'Académie Mallarmé et président du jury du prix Guillaume Apollinaire.





« La poésie permet d’aiguiser les angles, elle est faite pour percer le réel, forer trouer, voir ce qu’il y a au-dedans du mur, au-delà du mur et des apparences. »
Voici les derniers vers d'un poème de Charles Dobzynski intitulé " La rafle du seize juillet " extrait de "Je est un juif, roman" ( éditions Orizons ) :



"La rue débordait de ses rives
déjà béait
le sanglant trou noir du Vel d'Hiv.

En ce mois de Juillet ma rue
fut toute entière éviscérée,
et mon enfance disparut. "